Pierre Louys – Claude Debussy, Chansons de Bilitis


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La Flûte de Pan

Pour le jour des Hyacinthies,
il m’a donné une syrinx faite de roseaux bien taillés,
unis avec la blanche cire qui est douce à mes lèbres comme le miel.

Il m’apprend à jouer, assise sur ses genoux;
mais je suis un per tremblante,
Il en joue aprés moi, si doucement que je l’entends à peine.

Nous n’avons rien à nous dire,
tant nous sommes près l’un de l’autre;
mais nos chansons veulent se répondre,
et tour à tour nos bouches s’unissent sur la flûte.

Il est tard,
voici le chant des grenouilles vertes qui commence avec la nuit.
Ma mère ne croira jamais que je suis restée si longtemps à chercher ma ceinture perdue.

 


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La Chevelure

Il m’a dit;
“Cette nuit,  j’ai rêvé.
J’avais ta chevelure autour de mon cou.
J’avais tes cheveux comme un collier noir autour de ma nuque et sur ma poitrine.

Je les caressai, et c’étaient les miens;
et nous étions liés pour toujours ainsi,
par la même chevelure, La bouche sur la bouche,
ainsi que deux lauriers n’ont souvent qu’une racine.

Et peu à peu, il m’a semblé, tant nos membres étaient confondus, que je devenais toi-même,
ou quw tu entrais en moi comme mon songe.”

Quand il eut achevé,
il mit doucement ses mains sur mes épaules,
et il me regarda d’un regard si tendre,
que je baissai les yeux avec un frisson.



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