Pierre Louys – Claude Debussy, Chansons de Bilitis


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La Flûte de Pan

Pour le jour des Hyacinthies,
il m’a donné une syrinx faite de roseaux bien taillés,
unis avec la blanche cire qui est douce à mes lèbres comme le miel.

Il m’apprend à jouer, assise sur ses genoux;
mais je suis un per tremblante,
Il en joue aprés moi, si doucement que je l’entends à peine.

Nous n’avons rien à nous dire,
tant nous sommes près l’un de l’autre;
mais nos chansons veulent se répondre,
et tour à tour nos bouches s’unissent sur la flûte.

Il est tard,
voici le chant des grenouilles vertes qui commence avec la nuit.
Ma mère ne croira jamais que je suis restée si longtemps à chercher ma ceinture perdue.

 


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La Chevelure

Il m’a dit;
“Cette nuit,  j’ai rêvé.
J’avais ta chevelure autour de mon cou.
J’avais tes cheveux comme un collier noir autour de ma nuque et sur ma poitrine.

Je les caressai, et c’étaient les miens;
et nous étions liés pour toujours ainsi,
par la même chevelure, La bouche sur la bouche,
ainsi que deux lauriers n’ont souvent qu’une racine.

Et peu à peu, il m’a semblé, tant nos membres étaient confondus, que je devenais toi-même,
ou quw tu entrais en moi comme mon songe.”

Quand il eut achevé,
il mit doucement ses mains sur mes épaules,
et il me regarda d’un regard si tendre,
que je baissai les yeux avec un frisson.



さくら横ちょう

日本人ならこのメロディーがきっと好きなはず・・・ この曲の言葉も好き と思えてなりません。

桜の花が満開になると、妖艶ではかないその美しさから、この世の「無常」を「美」と受け止める心を揺らされるのでしょう。

Paul Gravollet – Debussy, Dans le Jardin

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Je regardais dans le jardin,
Furtif au travers de la haie;
Je t’ai vue, enfant! et soudain
Mon coeur tressillit: je t’aimais!

Je m’égratignais aux épines,
Mes doigts saignaient avec les mûres,
Et ma souffrance était divine:
Je voyais ton front de gamine,
Tes cheveux d’or et ton front pur!

Grandette et pourtant puérile,
Coquette d’instinct seulement,
Les yeux bleus ombrés de long cils
Qui regardent tout gentiment,
Un corps un peu frêle et charmant,
Une voix de mai, des gestes d’avril!

Je regardais dans le jardin,
Furtif au travers de la haie;
Je t’ai vue, enfant! et soudain
Mon coeur tressillit: je t’aimais!

Paul Gravollet



La Mer est plus belle (Trois Melodies) Verlaine – Debussy

La Mer est plus belle

 


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La Mer est plus belle
Que les cathédrales.
Nourrice fidèle,
Berceus de râles,
La mer sur qui prie
La Vierge Marie!

Elle a tous les dons
Terribles et doux:
J’entends ses pardons
Gronder ses courroux…
Cette immensité
N’a rien d’entêté.

Oh! si patiente,
Même quand méchante!
Un souffle ami hante
La vargue, et nous chante:
“Vous sans espérance,
Mourez sans souffrance!”

Et pius, sous les cieux
Qui s’y rient plus clairs,
Elle a des airs bleus,
Roses, gris et verts…
Plus belle que tous,
Meilleure que nous!

 

Paul Verlaine